article tiré du site de france3.fr sur la LRU:
Universités: amorce de sortie de crise ?
Le président de l'Unef a estimé que la ministre de l'enseignement supérieur avait fait des "avancées importantes"
Bruno Juillard a été reçu mardi par Valérie Pécresse, avec qui il discute d'une sortie de crise depuis quelques jours. Evoquant "des garanties nouvelles" et des "garde-fous déterminants", il a appelé "les assemblées générales à prendre en compte ces avancées".
Mardi, en parallèle aux discussions, près de 30.000 jeunes ont défilé en France.
Les promesses de Pécresse
Valérie Pécresse s'est engagée à un encadrement (sans modification) de sa loi très décriée sur l'autonomie des universités, contestée depuis plus de trois semaines, et à une accélération budgétaire pour les bourses d'étudiants.
Concrètement, la ministre de l'enseignement supérieur va publier une "circulaire" garantissant que l'orientation active (préinscription à l'université) "n'entrainera pas de sélection à l'entrée de l'université" et va avancer la revalorisation des bourses des plus démunis au 1er janvier 2008 au lieu de la rentrée. Elle s'est en outre engagée sur un cadrage national des diplômes par le biais d'une "mission". Dans un communiqué, elle a précisé que la "réforme" de la Licence "sera mise en place dès janvier 2008". Son entourage a confirmé à l'AFP l'annonce de l'Unef d'un "plan pluriannuel" pour la licence, dans le cadre de l'engagement écrit de l'Etat, annoncé lundi par François Fillon, de doter le budget de l'Enseignement supérieur de 15 milliards supplémentaires d'ici à 2012.
Valérie Pécresse et Bruno Juilliard étudient une sortie de crise depuis quelques jours. Sur le terrain, une quarantaine de sites universitaires restaient perturbés mardi. Certains grévistes n'ont pas caché leur désapprobation de voir l'Unef négocier. Autre inconnue, l'attitude des lycéens, qui avec 150 lycées bloqués selon l'UNL, 104 selon le ministère de l'Education, ont maintenu leur appel à manifester jeudi.
Une nouvelle journée de manifestation a eu lieu mardi, près de 30.000 jeunes, en majorité des lycéens, défilant un peu partout en France, à l'appel de la coordination nationale étudiante et des syndicats lycéens UNL et Fidl et du Snesup-FSU.
Dans la manifestation parisienne, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, majoritaire dans le supérieur, a déclaré à l'AFP qu'il n'était "pas acceptable que la ministre écarte de la discussion toute une partie des personnes concernées, c'est-à-dire les personnels". Il a estimé que la loi sur l'autonomie des universités "ne règlerait rien" car, selon lui, dix à quinze d'entre elles "seront concurrentielles et les autres se débrouilleront comme elles peuvent".
L'un des porte-parole de la coordination nationale étudiante, Houssam, El-Assimi, a appelé mardi "l'Unef à cesser toute négociation" avec le gouvernement.
Floréale Mangin, la présidente de l'UNL, s'est félicitée, elle, que "les effectifs soient en progression par rapport à la manifestation précédente". Elle à nouveau regretté que son organisation ne soit pas reçue chez Mme Pécresse.
Tristant Rouquier, président de la Fidl, deuxième syndicat lycéen, a, lui, affirmé que les lycéens étaient "7.000", et composaient "les deux tiers" du défilé. Selon lui, "la mobilisation reste lycéenne et ne dépend pas forcément de ce qui se passe au niveau étudiant. Les lycéens n'ont jamais été consultés sur la loi LRU par Valérie Pécresse"; a-t-il regretté.
A Caen et à Nantes, plusieurs milliers d'étudiants et lycéens ont manifesté mardi contre la loi Pécresse. A l'Université de Caen, le blocage avait été reconduit jusqu'à mardi lors d'un vote auquel ont participé de nombreux lycéens.